- MARSHALL (PLAN)
- MARSHALL (PLAN)MARSHALL PLANLe 5 juin 1947, dans un discours à Harvard, le secrétaire d’État George C. Marshall propose un plan qui porte son nom. La situation économique et politique de l’Europe étant instable, les États-Unis, dit-il en substance, ne sauraient demeurer indifférents; leurs intérêts sont en jeu. La politique américaine n’est dirigée «contre aucune doctrine ni aucun pays, mais contre la faim, la pauvreté, le désespoir et le chaos». Washington propose, en conséquence, de fournir aux Européens les dollars dont ils ont besoin, à condition qu’ils déterminent eux-mêmes leurs besoins et assurent la répartition des crédits américains.Cette proposition, généreuse et intéressée à la fois, fait suite à l’exposition de la doctrine Truman, qui date du 12 mars 1947 et vise à secourir les gouvernements grec et turc menacés par la «subversion communiste». Pourtant, elle s’adresse à tous les pays européens, y compris l’Union soviétique. Moscou semble hésiter; puis, à la fin de juin, à la Conférence de Paris, Molotov fait connaître le refus de son gouvernement. L’U.R.S.S. n’admet pas que les nations qui font partie de sa sphère d’influence puissent exprimer une opinion divergente de la sienne et contraint la Tchécoslovaquie et la Pologne à refuser à leur tour. En rejetant fermement le retour à l’isolationnisme, en se proposant de «remettre économiquement l’Europe sur ses pieds», les États-Unis s’efforcent de réactiver le commerce international, dont ils ont besoin, et de porter secours aux Européens, qui manquent de denrées alimentaires, de produits industriels, de combustibles et d’argent. Ils veulent aussi les préserver du danger communiste: 1947 marque la rupture des partis communistes français et italien avec les coalitions au pouvoir. Le plan n’en contribue pas moins à accélérer la coupure en deux blocs du vieux continent.Seize pays européens se réunissent à Paris au cours de l’été 1947 pour répondre à l’invitation du secrétaire d’État américain. De leurs délibérations naîtront un programme commun et une organisation nouvelle, l’O.E.C.E., fondée le 16 avril 1948. Du 3 avril 1948 au 31 décembre 1951, douze milliards de dollars seront fournis par les États-Unis (5/6 sous forme de don, 1/6 sous forme de prêt); 26 p. 100 iront à la Grande-Bretagne, 23 p. 100 à la France (2 800 000 dollars). L’aide Marshall sera relayée par une aide militaire, puis fusionnera avec elle.Malgré ses conséquences politiques (rupture entre l’Europe occidentale et l’Europe de l’Est), le plan Marshall a permis à l’Europe occidentale de retrouver le chemin de la prospérité et d’entreprendre ses premiers efforts vers l’unification.
Encyclopédie Universelle. 2012.